Cette séquence traite des rapports entre prison et pouvoirs. L’emprisonnement « politique » n’est pas propre à l’Afrique, mais la représentation durable de l’enfermement des opposants sur le continent se rattache à des symboles et des pratiques répandues. Les antécédents coloniaux des usages politiques de l’emprisonnement sont robustes, depuis la période de la conquête jusqu’à celle des décolonisations, qui ont alimenté des pratiques brutales d’enfermement dans certains régimes autoritaires postcoloniaux. Pendant la conquête coloniale, les colonisateurs européens ont largement utilisé la prison pour réprimer les chefs militaires africains et autres opposants.
Ces pratiques ont marqué durablement les mémoires des sociétés africaines et une véritable « bibliothèque » de l’expérience carcérale s’est constituée avec la publication de récits et de témoignages de prisonniers politiques, qui participe à la construction de l’image et de l’imaginaire de la « prison politique » en Afrique. Ces récits offrent un aperçu précieux de la vie en prison et du traitement des prisonniers politiques. Aujourd'hui, la situation a évolué avec des pressions accrues de la société civile, des médias et des organisations internationales pour plus de démocratie et de respect des droits de l'homme. Bien que des emprisonnements politiques continuent, il est devenu plus difficile pour les régimes de justifier et de maintenir ces pratiques en raison de la visibilité accrue et des critiques internationales.
Mots clés : afrique colonisation emprisonnement politique opposant prison prisonnier politique regime