Intervention de Muriel VAN VLIET (université de Rennes I) : "Signes, figures, rythme et effet de halo : ce qu’apporte l’analyse paléontologique de Leroi-Gourhan à l’esthétique"
Réalisateur : Bruno Parnaudeau
Colloque "Philosophie et préhistoire. État des lieux et perspectives" - samedi 16 mars 2024
Colloque organisé par Martin COUVREUR (Master 2 Philosophie contemporaine) et Maxime LAPORTE (Master 2 Philosophie et Histoire de l'art)
Le XIXe siècle, qui avait déjà posé le substrat essentiel au déploiement des grandes philosophies de l’Histoire, a également produit—développant la direction des sciences géologiques et archéologiques —les circonstances appropriées à l’invention de la Préhistoire, dans la découverte de l’Homme fossile et la quête du chaînon manquant. Il a ainsi participé à modeler une image radicalement nouvelle de l’Homme, inscrite dans l’épaisseur même du temps, et autre que celles des anciennes écritures : en cette « Haute Antiquité », l’humanité n’est plus uniquement connaissable et définie par ses traces textuelles, mais elle peut également être approchée au travers de sa production picturale et artistique.
Le siècle épuisé, il faut dresser les comptes : la préhistoire a-t-elle été proprement reçue par la philosophie et les philosophes du XXe siècle ? Avons-nous nous-même entendu l’appel adressé par les pères de la préhistoire française — Émile Cartailhac et l’abbé Breuil notamment — quand ils écrivaient que « l’intérêt du sujet [préhistorique] s’impose à tous les ethnographes [et qu’il] n’échappera ni aux philosophes, ni aux artistes, car des profondeurs de nos cavernes ornées sort vraiment un chapitre de l’histoire de l’esprit humain » ?
Mots clés : esthetique paleontologie philosophie prehistoire