5. L'archéologie française à l'étranger : Creuser pour la diplomatie

Dans cet épisode, nous allons suivre la trajectoire historique de l'archéologie française à l'étranger, tout en soulignant son rôle crucial en tant qu'instrument de la politique étrangère et de l'affirmation du prestige national. Ce lien fondateur s'établit dès l'Expédition d’Égypte (1798-1801), qui associe la conquête militaire à un projet scientifique systématique, suivi par une phase de compétition intense avec la Grande-Bretagne pour l'acquisition d'antiquités monumentales. La seconde moitié du XIXe siècle marque l'âge de l'institutionnalisation, avec la création d'un réseau permanent d'organismes, notamment les Écoles françaises à l’étranger comme celle d'Athènes (1846), destinées à professionnaliser la recherche et à asseoir une domination culturelle. Ce réseau s'est consolidé durant l'Entre-deux-guerres, où l'archéologie française servait directement l'administration des territoires sous Mandat, comme en Syrie et au Liban, menant à des découvertes majeures sur des sites comme Byblos et Ougarit. Après la Seconde Guerre mondiale, le système a basculé vers une gestion centralisée par le ministère des Affaires Étrangères, concentrant désormais ses efforts sur la coopération internationale, la protection du patrimoine et la lutte contre le pillage des biens culturels.