4.4. Prise en charge du VIH à la MACA, une étude de cas

Cette séquence est consacrée à la présentation et à la discussion du programme VIH-MACA initié par Expertise France au sein de la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan (Côte d'Ivoire). Ce programme visait la formation de détenus pairs éducateurs, la mise en place d'action de prévention et la production du soin à destination de détenus séropositifs au VIH, l'objectif étant de garantir l'égalité d'accès aux soins et à l'information.

Les difficultés et les succès dans la mise en place de ce programme sont discutés. Le programme a rencontré plusieurs obstacles, notamment la mauvaise alimentation des détenus, le manque de médicaments essentiels, et l'insuffisance de personnel soignant. Des efforts ont été faits pour former des pairs éducateurs et des conseillers communautaires, mais le flux constant de détenus entrant et sortant de prison, notamment à cause des grâces présidentielles, a souvent annulé ces efforts de formation. Un des résultats notables du programme a été la création d'un comité paritaire de santé en milieu carcéral, regroupant différentes directions du ministère de la Santé et de la Justice, et l'élaboration d'un document de politique de santé carcérale. Malgré l'approbation de ce document au niveau ministériel, l'absence de décrets d'application a freiné sa mise en œuvre, en grande partie à cause des contraintes budgétaires et de la priorisation des ressources pour des populations jugées plus légitimes. 

Le programme a tout de même dépisté des dizaines de milliers de personnes et a également amélioré les conditions de travail du personnel soignant, fourni des équipements, et formé des infirmiers à la délégation de tâches médicales, y compris la délivrance d'antirétroviraux sous supervision médicale.

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, le programme a dû composer avec des ressources limitées et des défis structurels, mettant en lumière la complexité de la gestion de la santé en milieu carcéral. La nécessaire articulation entre la politique sanitaire carcérale nationale et le contexte local de mise en place du programme sont donc soulignés.